Attribuée à Voltaire puis à Montesquieu ce proverbe cache une réponse évidente pour beaucoup mais qui demande à être nuancée…. Souvent la réponse est « Oui » avec des nuances pour beaucoup parmi nous atteint de qualité (défaut ?) du perfectionnisme !
Pourquoi “le mieux” peut être un « ennemi » ?
À l’origine, ce proverbe signifie que en cherchant à atteindre la perfection (“le mieux”), on risque de gâcher ou de perdre ce qui était déjà tout à fait acceptable et fonctionnel (“le bien”) : Attendre d’avoir toutes les informations, la solution idéale, pour lancer un projet peut faire rater une opportunité. Parfois, il vaut mieux agir avec une bonne solution maintenant plutôt que de ne jamais agir en attendant la solution parfaite.
Le danger principal est ici la paralysie par l’analyse, la procrastination ou le gaspillage de ressources pour un gain minime, voire négatif.
Pour citer Mike Horn : « Pour se mettre en marche, il suffit d’avoir 5 % de réponses à ses questions; les 95 % restants viennent le long du chemin. Ceux qui veulent 100 % de réponses avant de partir, restent sur place. »
Pour rassurer les personnes perfectionnistes, il existe des situations où s’arrêter à “bien” est insuffisant.
Pour continuer sur Mike Horn et agrandir aux domaines de la sécurité se contenter de “bien” en matière de sécurité aérienne, de normes médicales ou de sécurité personnelle en milieu extrême est inacceptable. Dans ces domaines, vous visez l’excellence et la perfection (“le mieux”).
Plus globalement, si l’on s’était contenté de la bougie qui fonctionnait “bien”, nous n’aurions pas l’électricité. Le progrès naît justement de la volonté de dépasser ce qui est simplement “bon”.
Alors, oui ou non ?
Je m’appuie souvent sur le « Growth Mindset » qui est une des clefs pour s’appuyer sur ce que nous faisons de bien, sur ce que nous apprenons « sur le chemin ».
Pour ma part, le vrai enseignement de ce proverbe n’est pas qu’il faut se contenter de la médiocrité, mais plutôt qu’il faut savoir évaluer quand l’effort supplémentaire pour passer de “bien” à “mieux” mérite notre investissement.
Dans l’action, face à une décision à prendre ou un projet à terminer, il faut souvent savoir s’arrêter à “bien” pour avancer. En revanche dans les valeurs et principes essentiels je m’investis pour viser “le mieux”.
En résumé : Le proverbe est un rappel salutaire contre le perfectionnisme paralysant. Il invite à pratiquer l’art de la priorisation : exceller là où c’est crucial (“le mieux”) et savoir accepter ce qui est suffisant là où ça n’est pas nécessaire (“le bien”). Le véritable ennemi n’est donc ni le “bien” ni le “mieux”, mais l’incapacité à discerner quand il est pertinent de viser l’un ou l’autre.
Pour nourrir cette réflexion, je vous propose le récent podcast du toujours excellent Charles Pepin du 6 septembre 2025 : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-question-philo/la-question-philo-du-samedi-06-septembre-2025-7993100