Le sujet de la cohabitation entre traileurs, runners, marcheurs, randonneurs, ou encore cyclistes
. et les chiens est un sujet rĂ©current de polĂ©mique et fait souvent remonter des peurs parfois irraisonnĂ©s de pratiquants d’activitĂ©s nature.

Aujourd’hui nous partons Ă  la rencontre de Nathalie Andri, Ă©ducatrice canin professionnelle dans les monts du Lyonnais (Ă  retrouver ici : http://www.natanddogs.fr/),

·       Bonjour Nathalie – merci de partager avec nous vos conseils de professionnelle pour adapter nos comportements avec les chiens que nous sommes amenĂ©s Ă  rencontrer lors de notre pratique sur les chemins, les parcs 
.

« C’est avec plaisir que j’accepte d’échanger avec vous au sujet du comportement de nos compagnons les chiens envers les sportifs qu’ils soient joggers, marcheurs, cyclistes etc…..

En effet, je m’aperçois au quotidien qu’il n’est pas facile de cohabiter dans un mĂȘme environnement pour deux espĂšces diffĂ©rentes qui n’ont pas le mĂȘme langage.

Mon but est de vous aider à mieux comprendre, interpréter les intentions, les signaux de nos amis les chiens lors de vos rencontres pendant des séances sportives. »

·       Quelles sont les clefs essentielles à comprendre pour une rencontre avec un chien ?

« Il est indispensable que ce soit l’homme qui adopte les bons comportements, l’inverse n’étant pas obligatoirement en faveur d’un bon Ă©change car le chien est un animal.

Le chien ne peut avoir le discernement appropriĂ© pour analyser et rĂ©agir avec empathie par rapport au comportement inadaptĂ© de l’homme dans sa confrontation avec lui. Il va agir instinctivement pour sa survie. »

·       La nature est effectivement Ă  tout le monde – Comment le pratiquant de sport nature doit il se comporter pour faciliter ces rencontres avec des chiens ?

« Dans un premier temps il faut déjà se rappeler que le chien est un animal domestique certes, mais un animal avant tout.

Il n’est donc pas naturel pour le chien de percevoir les vĂ©los et les joggers (et autres pratiquants) comme des Ă©lĂ©ments sans danger faisant partie de son quotidien.

D’autant plus que le chien est dotĂ© d’un instinct de poursuite et qu’il est relativement Ă©levĂ© chez certaines races. C’est donc d’instinct que le chien poursuit. »

Qu’est ce qui peut pousser un chien Ă  attaquer un coureur, cycliste ou marcheur ? et comment rĂ©agir ?

« Les diffĂ©rentes raisons qui peuvent pousser un chien Ă  vous poursuivre sont les suivantes avec Ă  chaque fois un comportement diffĂ©rent Ă  adopter. Il est Ă  noter que c’est valable pour 95% des chiens qui ne sont pas « mĂ©chants » :

1- L’agression territoriale :

C’est le cas d’un territoire mal dĂ©fini car le terrain est mal, ou non clĂŽturĂ© par le maĂźtre, ou d’un territoire qui est sous la garde du chien.

Le chien ne sait pas oĂč s’arrĂȘte son rĂŽle de garde et en passant Ă  proximitĂ© vous envahissez son domaine. Ce chien cherche Ă  vous faire fuir car il se sent menacĂ© par l’intrusion d’individus sur ses terres. C’est le cas par exemple des Kangall ou Patou qui gardent leurs troupeaux.

Dans ce cas il est prĂ©fĂ©rable de partir sans le menacer et plutĂŽt en reculant ou en faisant des pas de cĂŽtĂ© (ne tournez pas le dos complĂštement). Lorsqu’il jugera que vous n’ĂȘtes plus menaçant et assez loin de chez lui il arrĂȘtera de vous suivre.

2- L’agression par peur :

Le chien tout comme l’homme peut avoir peur lorsqu’il perçoit une menace, ce sentiment lui permet d’assurer sa survie en milieu hostile.

C’est le cas aussi des coureurs ou des marcheurs qui ont peur : ils dĂ©gagent une odeur (et des phĂ©romones), des attitudes « figĂ©es », 
 qui inquiĂštent le chien et paradoxalement lui font peur.

Si un chien a Ă©tĂ© mal sociabilisĂ© ou s’il a vĂ©cu un traumatisme lorsqu’il Ă©tait chiot en pĂ©riode d’éveil et que la situation lui rappelle ce traumatisme il peut agresser, mais seulement s’il se sent dans l’impossibilitĂ© de fuir.

Il faut donc dans ce cas ne pas menacer un chien qui a peur (oreilles baissĂ©es, queue rentrĂ©e entre les pattes arriĂšre, postures basses …), ne pas l’affronter et suivre le comportement dĂ©crit ci-dessus : reculer sans tourner le dos complĂštement ou faire des pas de cĂŽtĂ©.

3- L’agressivitĂ© prĂ©datrice :

La prĂ©dation est un comportement naturel et instinctif, le chien avant sa domestication devait chasser pour manger, aujourd’hui ce n’est plus le cas mais cet instinct est encore trĂšs ancrĂ© chez certaines races.

Ces sont notamment les chiens conducteurs de troupeaux comme les Border Collie, les bouviers d’Appenzell, les malinois, 
. que les bergers continuent d’utiliser pour rassembler et surveiller les troupeaux.

Ce chien peut effectivement pincer ou mordre plus facilement.

Il est alors conseillĂ© d’arrĂȘter tout mouvement rapide (pied Ă  terre pour les cyclistes ou marche pour les coureurs) pour ne pas attiser cette soif de poursuite et de faire le tour du troupeau. Tout devrait rentrer dans l’ordre si vous partez calmement sans crier ni vous affoler, toujours en Ă©vitant de tourner le dos de prĂ©fĂ©rence.

4- Le chien joueur qui s’ennuie :

Plus ou moins dans la mĂȘme catĂ©gorie que la prĂ©cĂ©dente, ce chien recherche plutĂŽt le jeu, l’interaction, et c’est un chien plutĂŽt sympa qui s’ennuie chez lui et manque de stimulations intellectuelles et physiques.

Il ne vous voudra pas de mal : accroupissez-vous pour l’inviter Ă  vous rejoindre afin d’échanger – une caresse devrait le satisfaire, ce qu’il souhaite c’est qu’on s’occupe de lui, et vous repartez calmement.

Ce chien risque de vous suivre tout au long de votre balade car il recherche de la compagnie.

5- Rencontre avec un congénÚre :

Si vous ĂȘtes en balade avec votre propre chien et que vous rencontrez un congĂ©nĂšre, il serait prĂ©fĂ©rable de savoir lire les intentions de celui-ci pour Ă©viter d’avoir les mauvais comportements par rapport Ă  la situation.

Pour cela, il faut dĂ©jĂ  connaĂźtre son animal et savoir dĂ©crypter le langage canin. Quoi de mieux que de faire des cours d’éducation !

Il ne m’est pas possible de dĂ©velopper sur ce chapitre car la situation Ă©voluera en fonction de l’attitude de chaque membre du groupe (chien et humain) ».

Que faire dans le cas des seuls 5% des chiens qui sont réellement des chiens « méchants » ?

Il n’y pas grand-chose à faire d’autre part en s’imposant physiquement ou en utilisant des instruments comme des bombes au poivre.

Merci de ces conseils pratiques ! que pouvez-vous nous dire en conclusion ?

Chaque situation Ă©tant unique et dĂ©pendante de votre propre comportement, il vous est possible d’influencer le dĂ©roulement de l’interaction au cours de votre rencontre « inter espĂšces ».

Dans une grande majorité des cas, le contrÎle de vos propres émotions peut déterminer la suite des événements.

Le bonus : apprenez à reconnaitre les positions du chien dans l’inconfort quand vous le rencontrez

  

 

Jerome BRUYAS – Fondateur application WaffApp

www.waffapp.fr

WaffApp c’est quoi ?? C’est une application mobile participative

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